L'indice du dollar américain vient de toucher un nouveau sommet en 5 mois et demi, à quoi doit-on principalement cela ?

Tout d'abord, les données d'emploi ADP d'octobre aux États-Unis ont dépassé les attentes avec +42K (contre +30K prévu), ce qui indique que le marché du travail reste robuste. Ensuite, l'indice des services ISM a bondi à 52,4, atteignant un sommet en 8 mois, envoyant un signal que "l'économie américaine va bien". La semaine dernière, Powell a également tenu un discours hawkish : aucune décision de baisse de taux en décembre n'est encore confirmée.

Mais cette hausse a aussi ses limites. La fermeture du gouvernement continue de peser sur le dollar, et après la reprise des marchés boursiers, le sentiment de risque s'est amélioré, réduisant l'attractivité du dollar en tant que valeur refuge. Le marché anticipe désormais à 64% une baisse de 25 points de base par la Fed en décembre.

L'euro a été écrasé par le dollar, atteignant un plus bas en 3 mois. Cependant, il y a quelques points positifs en Europe : l'ISM PMI de la zone euro pour octobre a été révisé à la hausse à 52,5 (son plus fort en près de 2,5 ans), et les commandes industrielles allemandes ont connu leur plus forte hausse en 5 mois. Le problème, c'est que l'inflation en Europe diminue, ce qui n'est pas très favorable à la BCE.

Le yen continue de souffrir, mais la hausse des rendements obligataires américains contribue également à la pression. Le marché anticipe à seulement 48% une hausse des taux par la Banque du Japon en décembre.

Côté métaux précieux, c'est intéressant : l'or et l'argent augmentent tous deux, principalement soutenus par la demande de sécurité (fermeture du gouvernement américain, tensions géopolitiques, achats par les banques centrales, etc.), mais la nouvelle hausse du dollar limite la progression des métaux précieux. Les banques centrales mondiales ont acheté 220 tonnes d'or au T3, en hausse de 28% sur un an, ce qui constitue un soutien fondamental.