Il y a récemment trois événements qui, en apparence, n'ont rien à voir, mais en les reliant, on découvre la stratégie derrière tout cela — l’or reste bloqué à 4000 dollars, la guerre commerciale de deux ans semble soudainement se calmer, et la Fed ne cesse de réduire ses taux. Ce n’est pas une coïncidence. C’est clairement un jeu d’équilibre soigneusement orchestré, chaque étape visant à prolonger la domination du dollar.

Commençons par la baisse des taux. La Fed ressemble aujourd’hui à une personne kidnappée, incapable de prendre l’initiative. Les données économiques étant intrinsèquement retardées, attendre de voir les chiffres pour agir, c’est comme faire cuire à l’étouffée. Pire encore, la Maison Blanche souffle dans le dos de la Fed tous les jours : baisser les taux n’est plus une question de technique, c’est devenu une mission politique.

Après la première baisse en septembre dernier, l’IPC a diminué de 0,4% à 0,3% en variation mensuelle, et l’inflation annuelle de 3% est restée en dessous des 3,1% prévues. Les données étant là, Powell a dû continuer à réduire les taux en octobre. Jusqu’à présent, en 2024, la Fed a déjà abaissé ses taux 5 fois. Mais l’espace de manœuvre est presque épuisé — l’objectif d’inflation à 2% est une ligne rouge. Si la Fed ose la dépasser, les répercussions en chaîne seront dix fois plus graves que les problèmes actuels. La crédibilité du président de la Fed repose entièrement sur les données. Si le marché ne suit pas, la Maison Blanche appelle immédiatement, et le rythme est alors complètement dicté par la politique.

Regardons aussi la détente soudaine dans la guerre commerciale. Ce n’est pas parce qu’un leader est de bonne humeur. C’est une manœuvre précise pour libérer de l’espace pour la baisse des taux. Ce genre de stratégie a été utilisée maintes fois dans le passé, notamment par Greenspan. Lorsqu’un conflit commercial s’atténue, la confiance du marché se redresse, les flux de capitaux s’améliorent, et les effets secondaires de la baisse des taux sont dilués. En clair, c’est une coordination entre relations extérieures et politique monétaire interne, une opération à double objectif.

L’or, coincé à 4000 dollars, ne bouge pas, ce n’est pas une question technique. La baisse des taux devrait normalement profiter à l’or, mais si le dollar chute violemment à cause de cette baisse, l’or sera aussi pénalisé — les investisseurs se soucient surtout de leur pouvoir d’achat relatif. C’est pourquoi l’or reste figé, en attendant que la détente commerciale et la rééquilibration des flux de capitaux brisent cette impasse.

Ces trois événements, mis bout à bout, deviennent clairs : la baisse des taux pour relancer l’économie sans affaiblir le dollar, la détente commerciale pour justifier cette baisse, et l’or qui attend un nouveau point d’équilibre. Chaque étape est une manœuvre précise, une erreur pourrait tout faire échouer. La partie n’est pas encore terminée, et la suite reste à voir — on continue de regarder le spectacle.