Les perturbations dans la navigation en mer Rouge pourraient s'atténuer — du moins sur le papier. Le mouvement Houthis a annoncé qu'il mettrait fin aux attaques contre les navires commerciaux passant par cette voie navigable critique. Cela ressemble à une bonne nouvelle, n'est-ce pas ? Eh bien, les grandes compagnies maritimes ne se précipitent pas pour revenir.

Les acteurs du secteur restent sceptiques. Malgré la déclaration de cessez-le-feu, les transporteurs adoptent une approche d'attente et d'observation avant de rerouter leurs navires par la région. Le corridor de la mer Rouge gère environ 12 % du commerce mondial, donc toute instabilité y provoque des répercussions sur les chaînes d'approvisionnement — et finit par impacter les prix des matières premières.

Pourquoi cette hésitation ? La confiance met plus de temps à se reconstruire qu'à se briser. Même une erreur de calcul pourrait mettre en danger des cargaisons valant des milliards de dollars. Les primes d'assurance ont explosé pendant la période de conflit, et elles ne diminueront pas du jour au lendemain simplement à cause d'une annonce.

Pour l'instant, la majorité des navires continuent d'utiliser la route plus longue du Cap de Bonne-Espérance. Elle consomme plus de carburant et rallonge les délais de livraison de plusieurs semaines, mais les entreprises préfèrent des retards prévisibles à des menaces imprévisibles. Les marchés détestent l'incertitude plus qu'ils ne détestent l'inefficacité.