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10 banques de l'UE unissent leurs forces ! Un stablecoin en euro prévu pour 2026 pour défier la domination du dollar

Un consortium composé de 10 banques prévoit de lancer en 2026 un stablecoin adossé à l’euro via une entité agréée par la Banque centrale des Pays-Bas. BNP Paribas a annoncé mardi qu’elle collaborerait avec neuf autres banques de l’UE pour lancer un stablecoin adossé à l’euro « au second semestre 2026 ». Actuellement, la capitalisation des stablecoins libellés en euro est inférieure à 350 millions d’euros (environ 407 millions de dollars), soit à peine 1 % de la part de marché mondiale, tandis que les stablecoins en dollar continuent de dominer le marché.

Les ambitions du stablecoin euro de l’Alliance Qivalis

Qivalis歐元穩定幣

(Source : KBC)

L’annonce de BNP Paribas mardi marque une prise de position stratégique majeure du secteur bancaire européen dans le domaine des actifs numériques. L’une des plus grandes banques européennes collaborera avec neuf autres banques de l’UE pour lancer un stablecoin euro via Qivalis, une entité basée à Amsterdam. Jan-Oliver Sell, PDG de Qivalis, déclare : « Un stablecoin euro natif ne concerne pas seulement la commodité, mais aussi la souveraineté monétaire à l’ère numérique. Il offrira de nouvelles opportunités aux entreprises et consommateurs européens, leur permettant de participer aux paiements on-chain et aux marchés d’actifs numériques dans leur propre monnaie. »

Le terme « souveraineté monétaire » révèle la motivation profonde de ce projet. Aujourd’hui, le marché mondial des stablecoins est dominé par des tokens indexés sur le dollar, USDT de Tether et USDC de Circle représentant plus de 90 % de la part de marché. Cette hégémonie du dollar s’étend au-delà du système financier traditionnel et touche aussi les actifs numériques. Pour l’UE, lancer un stablecoin euro domestique relève non seulement d’une opportunité commerciale, mais aussi d’un enjeu stratégique de souveraineté financière.

La composition de l’Alliance Qivalis est notable. Bien que seule BNP Paribas soit citée dans l’annonce, l’action conjointe de 10 banques indique un effort de coordination transnational et interinstitutionnel. Ce modèle d’alliance bancaire est relativement rare dans le domaine des stablecoins, les émetteurs actuels étant majoritairement des entreprises technologiques ou crypto-natives. Un stablecoin émis sous l’égide de banques pourrait offrir une conformité réglementaire renforcée et la caution de la confiance du secteur financier traditionnel.

Caractéristiques clés du stablecoin Qivalis

Date de lancement : prévue au second semestre 2026, sous réserve d’approbation par la Banque centrale néerlandaise

Cadre réglementaire : conformité totale avec le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) de l’UE

Émetteur : entité consortium de 10 banques européennes, basée à Amsterdam

Marché cible : entreprises et consommateurs européens, avec un accent sur les paiements on-chain et les marchés numériques

Le choix des Pays-Bas comme siège n’est pas anodin. Le pays est relativement ouvert à la fintech et à la régulation des cryptomonnaies, et Amsterdam est l’un des principaux centres financiers européens. La Banque centrale néerlandaise a acquis une certaine expérience en matière de régulation des actifs numériques, offrant ainsi un environnement relativement favorable à la demande d’agrément de Qivalis.

Course à la régulation : cadre MiCA vs loi américaine GENIUS

Alors que les autorités américaines s’apprêtent à appliquer une législation destinée à établir un cadre pour les stablecoins de paiement, l’initiative d’un stablecoin euro majeur intervient dans ce contexte. Baptisée « loi GENIUS », cette législation a été signée début juillet par le président Trump. Cette synchronisation des cadres réglementaires reflète la compétition entre grandes puissances économiques sur la supervision des stablecoins.

Le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) de l’UE, adopté en 2023 et mis en œuvre progressivement depuis 2024, est le premier cadre mondial complet pour la régulation des actifs numériques. Il impose aux émetteurs de stablecoins des exigences strictes en matière de capital, de transparence et de protection des consommateurs. MiCA exige notamment que les émetteurs détiennent des réserves de haute qualité et fassent l’objet d’audits réguliers, un modèle considéré comme un jalon dans la maturation du secteur.

À l’inverse, la loi américaine GENIUS suit une approche différente. Elle se concentre sur les stablecoins de paiement, exigeant un agrément fédéral ou étatique ainsi que des réserves à 1:1. Contrairement à la supervision globale de MiCA, la loi GENIUS privilégie la flexibilité pour les émetteurs et un focus sur l’usage paiement. Ces différences pourraient générer des trajectoires distinctes pour les marchés européen et américain des stablecoins.

Pour Qivalis, le cadre MiCA représente à la fois un défi et une opportunité. D’un côté, la conformité rigoureuse augmente les coûts d’exploitation et les barrières à l’entrée. De l’autre, un stablecoin conforme à MiCA bénéficiera d’un « passeport » pour circuler dans toute l’UE, un avantage impossible à garantir sous le régime américain. Si Qivalis obtient l’agrément de la Banque centrale néerlandaise, son stablecoin pourra théoriquement être utilisé dans tous les pays membres de l’UE, couvrant un marché de près de 450 millions de personnes.

La situation délicate et les défis du stablecoin euro

Selon Jurgen Schaaf, conseiller auprès de la BCE, à la date de publication, la capitalisation des stablecoins en euro est inférieure à 350 millions d’euros, soit environ 407 millions de dollars. Cela représente moins de 1 % du marché mondial en juillet. Ce chiffre contraste fortement avec la taille des stablecoins en dollar : la capitalisation de l’USDT de Tether dépasse 140 milliards de dollars, celle de l’USDC de Circle avoisine 35 milliards, les deux représentant plus de 90 % du marché mondial.

Cet écart s’explique par plusieurs facteurs structurels. D’abord, le dollar, monnaie de réserve mondiale et principale devise de règlement du commerce international, bénéficie d’une demande plus large. Ensuite, la plupart des premiers projets de stablecoins ont choisi le dollar comme référence, créant des effets de réseau et des avantages de liquidité. Enfin, les stablecoins en dollar jouent un rôle d’infrastructure de base sur les plateformes d’échange, une position difficile à challenger.

Un autre défi pour les stablecoins euro est la fragmentation. Avant Qivalis, plusieurs projets de stablecoin euro existaient déjà en Europe, mais tous étaient de petite taille et non coordonnés. Cette fragmentation a dispersé la liquidité, empêchant de créer une profondeur de marché suffisante. Le modèle d’alliance bancaire de Qivalis cherche à résoudre ce problème en mutualisant les ressources et la promotion afin de générer un effet d’échelle.

Alors que les banques européennes s’efforcent de stimuler le marché des stablecoins, le gouverneur de la Banque centrale néerlandaise, Klaas Knot, a averti que la croissance du marché des stablecoins pourrait présenter des risques potentiels pour la politique monétaire. Un rapport de la BCE publié en novembre indique que les risques liés aux stablecoins pourraient être limités mais que « leur croissance rapide mérite une attention particulière ». Cette prudence reflète l’inquiétude des banques centrales quant au risque que des monnaies numériques privées ne fragilisent la transmission de la politique monétaire.

Le vide laissé par le retrait de Tether

L’émetteur de stablecoins Tether a mis fin le 25 novembre à la possibilité de rachat de son token EURt indexé sur l’euro, après avoir annoncé plus tôt la fin du support de ce token environ un an auparavant. La société a expliqué que cette décision était motivée par la réglementation MiCA de l’UE, son CEO Paolo Ardoino estimant que celle-ci présentait des risques pour les stablecoins.

Ce retrait n’est pas surprenant. MiCA impose des exigences strictes de transparence aux émetteurs de stablecoins, y compris des audits réguliers, la divulgation des réserves et des standards de gouvernance. Tether a longtemps été critiquée pour le manque de transparence de ses réserves ; malgré une amélioration récente, la société considère manifestement que les exigences de MiCA sont trop contraignantes. Ardoino a publiquement qualifié MiCA de « risque existentiel » pour les stablecoins, suggérant que les coûts de conformité et les restrictions opérationnelles pourraient rendre l’activité non viable.

Le retrait de Tether crée un vide sur le marché européen. Bien que l’EURt n’était pas massif, il disposait d’une base d’utilisateurs et d’une certaine liquidité au sein de l’écosystème Tether. Ce vide offre une opportunité à Qivalis et à d’autres projets euro conformes à MiCA. Plus important encore, le retrait de Tether envoie un signal clair : l’UE est résolue à bâtir son propre écosystème de stablecoins, sans dépendre des acteurs américains dominants.

Point d’inflexion pour le marché des stablecoins euro

Sortie de l’EURt de Tether : fin du rachat en novembre 2024, le leader quitte le marché

Mise en œuvre complète de MiCA : entrée en vigueur progressive 2024-2025, redéfinition de la concurrence

Entrée des alliances bancaires : des acteurs institutionnels comme Qivalis comblent le vide

Clarté réglementaire : trajectoire de conformité définie, réduction de l’incertitude

À long terme, le retrait de Tether pourra être considéré comme le début de la maturité du marché des stablecoins euro. Auparavant dominé par des projets opérant dans une zone grise réglementaire, ce marché sera désormais dirigé par des acteurs institutionnels conformes à des standards stricts. Ce changement, bien qu’il sacrifie en partie l’idéal de « décentralisation », pourrait ouvrir la voie à une adoption de masse.

Si Qivalis parvient à lancer son stablecoin en 2026 et à conquérir le marché, cela pourrait déclencher une réaction en chaîne dans le secteur bancaire européen. D’autres banques pourraient rejoindre l’émission de stablecoins ou collaborer avec Qivalis, générant des effets d’échelle. Cet écosystème de stablecoins piloté par les banques, allié au marché unique et au cadre réglementaire uniforme de l’UE, pourrait ouvrir une véritable « zone euro » dans le paysage mondial des stablecoins.

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